Le bilinguisme au Canada : une perspective franco-albertaine

Nous vivons des moments éprouvants quand au bilinguisme et à l’emploi de l’une ou l’autre de nos deux langues officielles. Je me demande, maintenant qu’on ait annoncé l’éléction fédérale 2021, si ou non le bilinguisme figurera parmi les plateformes électorales.

Le mépris de la francophonie à l’ouest et le traitement des francophones en milieux minoritaires d’un océan à l’autre, ainsi que la perte du Campus Saint-Jean ici à Edmonton, me font de la peine. Comment se fait-il qu’on ne hisse pas le drapeau franco-albertain que dans les grands métropoles pendant le mois de la francophonie—si on ose le faire du tout? Il me semble que la plupart des albertains ignorent que le mois de mars est le mois de la francophonie.

De plus, lorsque je suis arrivée au ministère en octobre 2018, mes collègues francophones m’ont dit qu’ils ne reconnaissaient pas mon accent. Est-il québecois? Non. Mais il ne ressemble non plus à l’accent albertain. Mais où donc avais-je appris à si bien parler? Avec une aisance et un vocabulaire impressionnants? Sans parler de mon français écrit, qui, lui aissi, est presque sans fautes, soit d’accord ou d’orthographe?

Je ne dis pas ça pour me vanter! Au contraire. Sachez que je me suis fait dire, dans les transports en commun ou bien dans les centres d’achats soit de parler anglais soit de 《retourner chez moi》. Quoi répondre lorsque je suis, en effet, chez moi? Province où je suis née et où j’ai été élevée et éduquée?

Et si j’allais voyager au Québec? Ce n’est pas si différent de nos jours que ça l’était pendant les années 70. Les politiques au Québec d’aujourd’hui sont aussi discriminatoires, à mon avis, que celles à cette époque. Et elles servent à quoi, au juste? À préserver une langue et une culture, avouons-le, anglicisées 《au boute》?!

La vie économique des provinces, quelles qu’elles soient, dépend d’une certaine mesure du tourisme ainsi que d’une main d’œuvre bien formée et polyvalente. Voilà pourquoi je ne comprends aucunement ni les coupures qui nuisent au seul établissement d’enseignement supérieur francophone à l’ouest ni l’interdiction de l’anglais au Québec. Le bilinguisme, n’est-il pas, comne on me l’a toujours fait croire, un atout? Pourquoi les anglophones doivent-ils foutre le camp et/ou 《retourner dans l’ouest》? Pourquoi n’ont-ils pas le droit de postuler des emplois au sein des gouvernements municipaux ou provincial? Pourquoi les panneaux, les enseignes, la signalisation doivent-ils forcément tous être unilingues? La Charte canadadienne des droits et libertés est-elle maintenant tout à fait vide de sens?! Et je n’arrive toujours pas à comprendre le refus par le Québec, depuis presque 40 ans, de consentir à l’adoption de la Constitution canadienne. Pouvez-vous m’expliquer ça?

Les anglophones sont bannis. Les francophones sont bannis. Le bilinguisme au Canada, n’a-t-il plus d’importance? Risquons-nous répéter les erreurs du passé? Bien entendu, je n’ai pas vécu au Québec durant la crise d’octobre, mais je l’ai étudiée. De plus, il est facile de constater les similarités entre les ressentiments de cette époque et ceux des manifestants et des citoyens d’aujourd’hui où qu’ils soient au Canada.

Oui, bien sûr, les droits des peuples autochtonnes et l’horreur des pensionnats autochtonnes, le revenu de base et la pension universels, et le changement climatique m’importent—autant que cette question. J’aimerais que les candidats abordent tous les sujets qui nous affectent, y compris le biliguisme et son appui.

Qu’en pensez-vous?

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